Installation de la centrale d’enrobage sur le site des ardoisières, commune de Trélazé, dans le cadre des travaux de rénovation de l’autoroute A87.

Intervenants : La réunion était animée par M. Tachner de Vinci, maître d’ouvrage du chantier, et M. Willem, représentant de SPIE Batignolles Le Foll, propriétaire et exploitant de la centrale.

1. Présentation technique et financière du chantier :

  • Étendue des travaux : Le projet concerne la réfection de 24 km de chaussée sur l’autoroute A87 (12 km dans chaque sens).
  • Quantité de matériaux : Environ 42 000 tonnes d’enrobés seront produites.
  • Budget et main-d’œuvre : Le budget s’élève à 8 millions d’euros, mobilisant en moyenne 150 travailleurs chaque nuit.
  • Calendrier de fin : Initialement prévue pour novembre, la fin des travaux a été reportée à la première semaine de décembre en raison des intempéries.

2. Implantation et conflits liés aux autorisations :

  • Localisation problématique : La centrale est implantée à 250 mètres de certaines habitations selon l’entreprise, beaucoup moins selon les habitants et à proximité d’une zone classée naturelle sensible. L’entreprise n’avait pas l’information concernant la distance prévue par la réglementation. Les habitants demandent le reclassement de cette zone pour en préserver la nature et limiter les activités industrielles.
  • Décision préfectorale contre l’avis local : Malgré un avis défavorable du conseil municipal et une consultation publique peu favorable, la préfecture a autorisé l’installation de la centrale. Ce décalage entre les décisions administratives et les souhaits locaux a suscité de fortes oppositions, les habitants estimant que leur avis a été ignoré.

3. Nuisances sonores et olfactives versus engagements de conformité :

  • Bruit : Les habitants signalent des niveaux sonores allant jusqu’à 70 dB, mesurés par leurs propres appareils, dépassant le seuil de confort. La centrale opère de 20h30 à environ 3h, avec réouverture de l’autoroute à 5h. Les responsables ont annoncé que des équipements bruyants, tels que les groupes électrogènes, seraient remplacés, mais les habitants doutent de l’efficacité de ces mesures et critiquent les méthodes de mesure du bruit, jugées peu représentatives.
  • Odeurs et pollution de l’air : L’odeur de bitume et les irritations respiratoires suscitent des inquiétudes quant à la santé publique. Bien que la centrale utilise de nombreux filtres à manches récemment remplacés pour réduire les émissions, les habitants craignent des impacts indirects non mesurés sur leurs potagers et sur la biodiversité.

4. Transparence et manque de concertation :

  • Information en amont : Plusieurs habitants ont exprimé leur frustration face au manque de concertation, regrettant qu’aucune réunion d’information n’ait été tenue avant le début des travaux. Les responsables ont reconnu qu’une réunion préliminaire aurait pu aider à préparer les riverains et à réduire les tensions.
  • Délai des résultats de contrôles : Conformément à l’arrêté ministériel de 2019, les analyses de fumée doivent être réalisées dans le premier mois de fonctionnement de la centrale. Cependant, les résultats, attendus pour la semaine de la réunion, n’étaient toujours pas disponibles, ce qui a nourri la méfiance des habitants sur l’objectivité des mesures.

5. Inquiétudes pour la santé et l’environnement à long terme :

  • Risques pour la santé des enfants : Certains parents se sont inquiétés de l’exposition de leurs enfants aux particules fines. Malgré les assurances des responsables sur la conformité des matériaux utilisés, les riverains restent sceptiques face aux impacts potentiels sur la santé à long terme.
  • Effets indirects sur l’environnement : La proximité de la centrale avec une zone naturelle sensible a soulevé des questions écologiques importantes.  L’ Association des Riverains du Parc des Ardoisières souhaiterait que le PLUi revoie la classification de cette zone pour y limiter les activités industrielles, craignant que la pollution de l’air et du sol ait des effets durables sur la faune, la flore et la qualité de vie.

6. Mesures correctives et améliorations annoncées :

  • Réduction des nuisances : Des groupes électrogènes plus silencieux doivent être installés prochainement. La société s’est également engagée à sensibiliser ses employés pour limiter les bruits inutiles pendant les heures de travail.
  • Efforts écologiques et empreinte carbone ? : Les responsables ont expliqué que la centrale utilise des biocarburants à base de résine de pin des Landes et recyclage des enrobés pour limiter les émissions et réduire l’empreinte carbone. Ces initiatives ne répondent pas aux attentes des riverains, qui souhaitent des améliorations tangibles de leur qualité de vie. Ce point sur le CO2 a stupéfait une partie de l’assistance, par le manque d’empathie envers la vie des habitants de la part de l’entreprise.

Cette réunion a révélé une nette divergence entre la perception des habitants et les entreprises présentes. Les données chiffrées et les détails techniques offrent un cadre précis, mais les préoccupations des habitants demeurent quant aux impacts sanitaires et écologiques, accentués par un sentiment de manque de transparence et de prise en compte de leurs avis.

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