Lors du conseil municipal du 26 mars, notre opposition au projet de rénovation du complexe de la Cressonnière était motivée par plusieurs arguments :
- Viabilité financière douteuse : Le coût élevé de l’investissement, estimé à 5 millions d’euros, contraste fortement avec les économies d’énergie projetées à 46000 euros par an. Cela signifie qu’il faudra 40 ans avec une augmentation des prix de l’énergie de 4% supposée par l’adjoint au sport pour amortir cet investissement par les économies réalisées. Nous rappelons que la Cressonnière a un peu plus de 20 ans, et sa rénovation est nécessaire comme pour les 3 autres complexes de la commune. On peut donc légitimement affirmer que cet investissement ne sera jamais amorti puisque l’histoire nous enseigne qu’il faudra rénover 1 à 2 fois le complexe d’ici à 2066. Ce délai est donc disproportionné et économiquement inefficace.
- Problèmes d’accessibilité et de sécurité : Le projet actuel ne tient pas compte de l’accessibilité nécessaire. Il n’y a aucune desserte de bus à proximité et les cheminements piétons et pistes cyclables sont dangereux. Nous en voulons pour preuve l’accident survenu le 27 mars, au lendemain du conseil municipal : une cycliste a été gravement blessée sur le rond-point de la trémie de la Cressonnière. De plus, si le parking actuel de la Cressonnière répond au besoin du quotidien, il est très insuffisant lors des manifestations et l’augmentation des parkings prévue sur les espaces verts est minime.
- Manque de soutien et d’intégration pour les associations : Le projet de la majorité propose d’installer plusieurs associations aux activités incompatibles dans la même salle de multi-activités, sans tenir compte de leurs besoins spécifiques en matière d’espace ou de revêtement de sol (comme la danse et le Qi Gong par exemple). De plus, les besoins exprimés par les associations utilisatrices de la Cressonnière ne sont pas pris en compte : besoin d’extension de l’espace pour St Barth remise en forme, une salle pour l’activité sculpture de « Loisirs et créations » ou encore une vraie salle de concert et de répétition pour Ocarina et le SIAM. Nous ne parlons même pas des autres clubs de la commune comme l’athlétisme dont la tribune était au programme de la majorité et d’EH, mais qui est reportée à une date inconnue à ce jour.
- Coût excessif des études préliminaires : Plus de 650 000 euros ont été dépensés uniquement pour les études, un montant excessif pour un projet qui se limite essentiellement à une rénovation, sans création significative de nouvelles infrastructures. Une telle étude peut se justifier dans le cadre de la création d’un complexe, mais est totalement disproportionnée dans le cadre d’une simple rénovation et de la fermeture du préau pour créer une salle de multi activités.
- Risque financier lié aux subventions : Un part considérable pour financer ce projet repose sur l’obtention de subventions de l’État à hauteur de 2 millions sur les 5 millions d’euros du projet. Ce n’est pas garantie et peut mettre en péril la réalisation financière du projet ou tendre à augmenter l’emprunt prévu par la majorité. Aujourd’hui cet emprunt est d’1,5 million d’euros, il pourrait augmenter jusqu’à 3,5 millions selon le montant non obtenu de subvention d’Etat. La capacité d’emprunt pour la commune dans les années futures se verra diminuée d’autant pour d’autres projets communaux.
Être contre ce projet, mais avec une vraie alternative !
Notre alternative propose une approche plus intégrée à la commune, et économiquement plus viable située sur le complexe de la Venaiserie. En effet, ce complexe dispose déjà d’une desserte de transport en commun et de voies vélos sécurisées, sur une surface exploitable similaire (d’environ 10000 m²).
En conformité avec les préconisations du « Shift Project » et de son président Jean Marc Jancovici, notre projet est une recentralisation sur 3 sites au lieu de 4 en augmentant les surfaces d’exploitations (gymnases et salles) afin d’optimiser l’utilisation énergétique grâce à des solutions modernes comme la géothermie. Le fait de passer à 3 complexes au lieu de 4 permettrait des économies de coûts énergétiques et de gestion des complexes sportifs ou culturels de la commune.
En effet, la Cressonnière est 2 fois moins énergivore en valeur que le complexe de la Venaiserie en y incluant le centre aquatique de la Baleine Bleue à proximité. Ainsi, lorsque le complexe de la Cressonnière consomme 100kw, le complexe de la Venaiserie (gymnase et piscine) consomme 200kw. La majorité évoque 70% d’économie sur la Cressonnière avec leur projet. A surface d’exploitation supérieure et en restant sur cette économie d’énergie, notre projet en permet 3 fois plus, c’est à dire 70% sur l’ensemble !
L’objectif est double : réduire drastiquement les dépenses énergétiques tout en préservant ou augmentant les surfaces aux usages, et augmenter les recettes communales, soit par la vente du site actuel de la Cressonnière, soit par sa location. Notre vision permettrait également de créer des synergies entre les différentes installations sportives et culturelles, favorisant ainsi un hub communautaire dynamique et inclusif.
La proximité du collège et de l’EREA permettrait d’envisager des échanges de commodités et justifier une aide financière régionale et/ou départementale. De plus, les surfaces des cours de « Planète enfants » et du collège permettraient, après conventionnement, leurs utilisations en « parkings exceptionnels » lors de manifestations plus importantes. Elles ont lieu majoritairement le week-end. Cela se fait déjà dans les établissements de centre-ville d’Angers, et pourrait permettre de participer au financement des voyages scolaires par exemple.
De plus, nous tenons à rassurer les actuelles associations utilisatrices du complexe de la Cressonnière que, dans notre projet, nous n’avons jamais envisagé de diminuer les surfaces allouées, mais contrairement à l’interprétation assumé de l’adjoint au sport de nos propos, notre projet est le seul qui les maintient voir les augmentent pour un meilleur confort d’utilisation avec des locaux modernisés.
Enfin, l’impact de la fermeture des salles sur les clubs lors des travaux est préoccupant pour le projet proposé par l’équipe majoritaire. Notre projet permet de ne déplacer les clubs et associations de la Cressonnière qu’après la réalisation des nouvelles salles, permettant ainsi de ne pas avoir de rupture de service pour les clubs et associations utilisatrices de la Cressonnière.
En résumé, notre projet ne cherche pas seulement à rénover mais à repenser l’utilisation des ressources communales pour mieux répondre aux besoins, usages actuels et futurs de Saint-Barthélemy, en utilisant plus judicieusement les fonds publics et en améliorant substantiellement l’accessibilité et la sécurité pour tous les usagers.
Nous regrettons que la majorité ait choisi de ne pas envisager d’autres projets que celui de leur programme électoral de 2020, et ce, malgré la crise sanitaire et énergétique que nous avons connue.
Malgré les obstacles, nous continuons à défendre vigoureusement ces idées pour le bien de tous les habitants de Saint-Barthélemy d’Anjou, car nous pensons qu’il est nécessaire d’envisager nos futurs projets de façon différente pour s’adapter aux circonstances actuelles et futures.